Pourquoi et comment le système Bachelor sera instauré dans les universités?

Pourquoi et comment le système Bachelor sera instauré dans les universités?

Mercredi 15 janvier, Saaid Amzazi, ministre de l’éducation nationale, a présenté aux députés de la Commission de l’enseignement le système Bachelor qui sera mis en place dans les universités publiques à partir de la prochaine rentrée.

L’exposé du ministre, que Médias24 a pu consulter, est riche en informations sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à abandonner le système LMD adopté en 2003 au profit de ce nouveau système, les avantages et le contenu de ce dernier et les modalités de son déploiement.

Un diagnostic alarmant

On y apprend d’abord que le Maroc produit 280.000 nouveaux lauréats chaque année. Pour que le marché de l’emploi puisse les absorber, il faut une croissance économique d’au moins 7% par an. Mais encore faut-il qu’ils aient un profil et une formation de qualité. Ce qui est loin d’être le cas avec le système LMD.

Selon le dernier diagnostic du département de l’enseignement supérieur, 920.000 étudiants sont en cours de formation dans les universités marocaines en 2019-2020, dont 91% sont inscrits en cycle normal (98% en licence fondamentale).

Les nouveaux inscrits atteignent 264.000 étudiants, alors que les diplômés en 2018-2019 se limitent à 118.000 lauréats, 88% ayant obtenu la licence.

Le nombre des nouveaux inscrits augmente de 24% en moyenne annuelle depuis 2015. Ce qui engendre une massification contraignante dans les universités, surtout dans les filières à accès ouvert (87% des nouveaux inscrits).

Avec des départs massifs des enseignants à la retraite (1.941 départs prévus entre 2018 et 2022) et une capacité d’accueil qui peine à suivre, cela donne les résultats quantitatifs suivants :

- 1 encadrant pédagogique pour 194 étudiants dans les filières d’économie et de droit.

- 329 étudiants pour chaque 100 places physiques dans ces filières.

- 1 encadrant administratif pour 226 étudiants.

En plus de ces insuffisances, il y a une fracture linguistique entre l’enseignement secondaire et l’enseignement primaire, une faiblesse des acquis disciplinaires et une absence d’un système d’orientation efficient.

Alors que 53% des bacheliers arrives des filières scientifiques et techniques, 58% des nouveaux inscrits dans les universités optent pour les filières juridiques et scientifiques.

A cela s’ajoute l’inexistence de formations en soft-skills et une implication insuffisante des partenaires socio-économique. Ce qui engendre des profils de faible qualité sur le marché de l’emploi et des formations inadaptées à ses besoins. Le taux de chômage des licenciés atteint d’ailleurs 19%.

Les répercussions de ces contraintes sont désastreuses pour les étudiants des filières à accès ouvert :

- 16,5% des étudiants abandonnent leurs études dès la 1ère année (27% en sciences).

- Seulement 13,3% des étudiants obtiennent la licence en 3 ans.

- Seulement 45% des étudiants obtiennent la licence quel que soit le nombre d’années cumulé.

- Le nombre moyen d’années d’obtention de la licence se situe entre 4,5 et 5 ans, soit plus que le nombre d’années du nouveau système Bachelor.

In fine, 47% des étudiants abandonnent leurs études sans aucun diplôme et viennent renforcer les rangs des NEETs (ni en emploi, en formation, ni en enseignement) qui constituent une véritable bombe à retardement sociale pour le Maroc.

Le coût financier direct pour l’Etat, suite à l’abandon et au redoublement, s’élève à 3,7 milliards de DH par an.

Les avantages et apports du nouveau système Bachelor

Face à ce diagnostique alarmant, le gouvernement apporte le système Bachelor comme réponse « aux attentes de la société et du marché du travail et dispositif de promotion des compétences de l’étudiant », estime le ministère de l’éducation.

Selon une enquête menée par Rekrut.com en 2018, la demande de diplômés BAC+3 a diminué de 33% et celle des BAC+4 et plus a augmenté de 43%.

Les objectifs de ce nouveau système sont :

- Améliorer le rendement interne des établissements à accès ouvert : limiter les déperditions et rehausser le taux de diplomation.

- Favoriser l’employabilité des étudiants : maîtrise des langues étrangères, développement personnel et soft-skills, culture générale.

- Améliorer la mobilité internationale : système marocain aux standards internationaux, adoption du diplôme le plus délivré au monde.

- Favoriser l’autonomie des étudiants : les rendre acteurs de leur propre apprentissage.

Ses principaux apports sont :

- L’instauration d’une année fondatrice.

- L’orientation active et non subie.

- L’introduction des soft-skills dans l’architecture pédagogique

- L’apprentissage des langues étrangères.

- L’instauration des certifications en particulier pour les langues.

- La mise en place du système de crédits pour capitaliser sur les acquis.

- L’ouverture sur d’autres champs disciplinaires.

- Le renforcement des compétences numériques des étudiants.

- L’encouragement du travail personnel.

Voici l’architecture pédagogique du système Bachelor :

Voici l’organisation du système de crédits de capitalisation :

Parmi les avantages de ce nouveau système :

- l’année fondatrice qui permettra une transition plus souple pour les étudiants de l’enseignement secondaire à l’enseignement supérieur. Ce sera également une occasion pour l’étudiant d’optimiser son orientation en confortant ou en révisant ses choix.

- Plus de liberté académique : chacun son rythme, chacun son cursus.

- Un système d’orientation active à partir de la 2ème année, avec des opportunités de passerelles entre filières et établissements.

- 8 modules pour développer la personnalité des étudiants et renforcer leurs compétences sociales et professionnelles (ateliers, Careers Centers, formations en ligne…).

- L’enseignement du français, de l’anglais et de l’espagnol dans des centres universitaires en présentiel et à distance pour améliorer l’employabilité et la mobilité internationale.

- Des certifications obligatoires, recommandées et facultatives seront instaurées pour renforcer la crédibilité du diplôme.

- Le système des crédits de capitalisation apportera la garantie et l’harmonisation des acquis des étudiants à l’international.

- Des modules d’ouverture pour élargir le champ des connaissances et renforcer la culture générale des étudiants.

- Le numérique pour développer les compétences digitales des étudiants et faire face à la massification de l’université.

- Un stage social obligatoire pour développer l’engagement social des étudiants : un stage sur le terrain d’une durée minimale de 30 heures, dont l’étudiant choisit la thématique et le lieu d’intervention (association, institution publique ou privée agréée par l’université, ou l’initiation d’un projet personnel à caractère social). Il peut consister en des activités bénévoles, des actions humanitaires, des interventions d’urgence…

- Et avec tout cela, les acquis de l'ancien système seront préservés.

Le ministère appelle à la mobilisation

Le ministère appelle à l’adhésion et à l’implication de tous. En effet, plusieurs départements doivent être associés à la préparation et à l’encadrement d’un cycle Bachelor ainsi qu’à l’accréditation des filières.

Il est par ailleurs annoncé la création de Conseils des chefs de départements dans chaque établissement universitaire pour coordonner le fonctionnement optimal des filières.

Voici le calendrier de déploiement du système Bachelor :

- 23 décembre 2019 : lancement de la campagne de communication.

- Du 2 au 31 janvier 2020 : élaboration des filières type.

- 31 mars 2020 : date limite de soumission des filières pour accréditation.

- Fin mai 2020 : ouverture du portail national d’orientation au profit des candidats au bac et publication de la liste des filières accréditées.

- Début juin 2020 : lancement des préinscriptions des étudiants.

- Juillet 2020 : lancement des inscriptions des étudiants.

- 7 septembre 2020 : rentrée universitaire.

Source: medias24.com

Publié le : 16/01/2020

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