Après les écoles française (OSUI) et britannique (London Academy) à Bouskoura, place à l’école finlandaise. L’établissement est certifié par l’Agence nationale finlandaise pour l’éducation
Dans les classements internationaux évaluant les acquis des élèves en maths, sciences, lecture, compréhension… tels que TIMSS, PIRLS et PISA, la Finlande se trouve souvent dans le peloton de tête. Pourtant, ce petit pays nordique, d’environ 5,5 millions d’habitants, revient de loin. D’un système éducatif inefficace et hautement inégalitaire dans les années 60, il est passé à l’un des modèles les plus performants au monde.
«Nous avons obtenu notre indépendance il y a 100 ans, nous étions très pauvres et nous n’avions comme richesse que notre or vert, nos forêts et notre nature. Mais nous avons investi dans les cerveaux et dans le système éducatif. Nous souhaitons exporter cette expérience à d’autres pays», relève Pekka Hyvönen, ambassadeur de Finlande au Maroc, lors de l’inauguration, mardi dernier, de la deuxième école maternelle finlandaise au Maroc, après celle de Marrakech.
L’établissement préscolaire est développé par la crèche-maternelle Kidzmania, à la ville verte de Bouskoura, en partenariat avec FinlandWay® International Preschools, membre certifié d’Education Finland, la plateforme d’exportation de l’Agence nationale de l’éducation finlandaise. L’école, accueillant les enfants de 10 mois à 6 ans, est ainsi certifiée par l’Agence nationale finlandaise pour l’éducation.
FinlandWay propose un système de licence pour son modèle pédagogique d’éducation préscolaire, développé avec des chercheurs. Derrière cet opérateur, deux femmes: Noora Laitio, une économiste qui a travaillé dix ans à la Banque mondiale, et qui a exploré des modèles éducatifs de plusieurs pays. Et une chercheur, docteur en éducation de la petite enfance, enseignante à l’université de Helsinki, Jonna Kangas.
Derrière Kidzmania aussi, deux cofondatrices, une spécialiste des ressources humaines, justifiant d’une quinzaine d’années dans l’éducation, Deyaa Fassi Fihri, et une experte en marketing, Ibtissam Choukri. Les deux jeunes femmes, les premières à avoir lancé une crèche à la ville verte de Bouskoura il y a près de deux ans, ont beaucoup voyagé, à la recherche de concepts d’éducation précoce. Leur choix s’est finalement porté sur la recette finlandaise, avec un programme trilingue, «permettant aux enfants de s’adapter à tous les systèmes scolaires».
FinlandWay et Kidzmania ne comptent pas s’arrêter là. «Nous développerons ensemble de nouveaux projets sur la région de Casablanca», confie Noora Laitio, qui n’exclut pas de nouvelles ouvertures d’écoles dans d’autres villes marocaines, en partenariat avec des opérateurs locaux. A l’international, FinlandWay est présent dans trois autres pays: le Vietnam, le Pérou et le Brésil.
«Trois éléments sont importants dans notre formule: La formation des enseignants, le curriculum, et la technologie qui rend tout possible. Nous avons essayé d’offrir un concept accessible à tous les pays», relève la cofondatrice de FinlandWay. Les institutrices de Kidzmania ont d’ailleurs été formées par les experts du groupe finlandais, qui se sont déplacés à Casablanca. Elles continueront à bénéficier d’un accompagnement en ligne. Leur formation sera certifiante.
De nombreuses études ont démontré que le préscolaire conditionne la réussite scolaire. «Les trois premières années d’un enfant sont les plus importantes. Elles comptent pour 80% dans son développement cérébral», insiste Noora Laitio. «Et si vous mettez 1 dollar dans l’éducation préscolaire, cela rapporte 17 fois plus, contre 7 à 8 fois si vous l’investissez dans le primaire ou le secondaire», ajoute-t-elle. Ce secteur stratégique a longtemps été négligé au Maroc. A peine la moitié des tout-petits est préscolarisée. Le ministère de l’Education nationale espère atteindre les 100% d’ici 2028.
Source: leconomiste.com