Ouvrir l'école au monde de l'enterprise

Ouvrir l'école au monde de l'enterprise

La formation à l’entrepreneuriat n’est pas encore reconnue comme l’un des objectifs des formations de l’enseignement supérieur, estime un expert en entrepreneuriat pour qui l’école marocaine doit davantage s’ouvrir aux entreprises.

Pour renouer avec la croissance, relever le défi économique auquel il est confronté comme la plupart des pays développés, et retrouver un niveau élevé d’emploi, la Maroc a besoin d’encourager la prise d’initiative des jeunes, de soutenir l’enthousiasme d’une nouvelle génération de créateurs et de faire de la création et la reprise d’entreprise une véritable alternative sur le marché de l’emploi. C’est le point de vue Khalid Karbaoui, docteur en entrepreneuriat pour qui, l’université doit constituer inéluctablement un lieu adapté pour assurer la multi-disciplinarité nécessaire à la création d’entreprise à savoir la recherche, l’ingénierie et la gestion.

«L’enseignement de l’entrepreneuriat n’a pas comme seul objectif la création d’entreprise: si l’individu ne parvient pas à créer, il aura développé, grâce aux enseignements de l’entrepreneuriat, sa capacité à prendre des risques, à oser, à gérer les échecs, à transformer ces derniers en rebonds positifs», explique le spécialiste en développement personnel et orientation.

C’est aussi la capacité à savoir s’adapter, pivoter, à être agile, selon Khalid Karbaoui. Ces compétences-là sont centrales pour s’adapter à un monde en évolution toujours plus rapide et complexe. Développer cette culture entrepreneuriale est désormais un facteur pour élargir les possibilités d’insertion et d’employabilité des jeunes. Malheureusement, regrette-il, «la formation à l’entrepreneuriat n’est pas encore reconnue comme l’un des objectifs des formations de l’enseignement supérieur». En France par exemple l’enseignement de l’entrepreneuriat figure dans les maquettes pédagogiques depuis 2013. En 2015, 120 000 étudiants ont ainsi été formés en entrepreneuriat ou innovation au travers de modules spécifiques. Au Maroc, les efforts menés depuis des années par les gouvernements par les décideurs politiques pour promouvoir la croissance et créer la richesse par l’entrepreneuriat ne peuvent réussir «si nous ne parvenons pas à instaurer une culture entrepreneuriale et transformer nos universités en universités entrepreneuriales». avertit le chercheur.

Ainsi, suggère Khalid Karbaoui, les dirigeants des universités sont appelés à mener une transformation du modèle organisationnel actuel dans leurs établissements vers un modèle de gouvernance plus adaptés aux changements et à la pression de l’environnement pour parvenir à un système entrepreneurial. Des comportements d’entrepreneurs et une modification des valeurs s’imposent pour que la culture entrepreneuriale soit diffusée dans toutes les parties de l’université, dira-t-on. Dès lors, l’association de plusieurs facteurs est alors nécessaire. Ainsi, l’université doit être ouverte davantage à l’entreprise. Le corps administratif est amené à plus de flexibilité et de souplesse et le corps enseignant à plus d’adaptabilité pédagogique. Pour répondre aux besoin de son économie, le Maroc s’est inscrit depuis les années 90 dans l’universalisation des formations professionnelles. Ainsi, plusieurs diplômes nationaux de licences et Masters professionnelles sont créées. L’objectif étant de produire des cadres opérationnels susceptibles de satisfaire la demande des entreprises. Le résultat est que plusieurs jeunes diplômés ayant subi une formation supérieure professionnelle trouve des difficultés d’insertion dans le marché d’emploi, constate encore Khalid Karbaoui. Pour promouvoir le système éducatif, «nous n’avons pas besoin de mesurettes par ci par là….L’école primaire, le collège et le lycée sont les fournisseurs de l’enseignement supérieures des jeunes bacheliers. L’université n’est pas donc la seule responsable des difficultés d’employabilité des jeunes», explique notre interlocuteur. L’expérience a montré que les difficultés d’insertion des jeunes lauréats d’universités sont plus liés à la communication et au développement personnel qu’à la maitrise technique de la matière, a-t-il conclu. 

Source: leseco.ma

Publié le : 21/09/2019

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