Violences tous azimuts à l’Université de Fès Les forces de l’ordre ont la main lourde

Une ambiance tendue que celle qui prévaut, depuis une semaine déjà, dans et aux alentours de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès (Dhar Mehraz). La décision d’une partie des étudiants de boycotter les examens a mobilisé les forces de l’ordre, dans une tentative de les en dissuader. En l’absence d’un dialogue sur le cahier revendicatif des étudiants, les différentes parties sont entrées dans un bras de fer. L’intervention des SMI et du BLIR lundi 15 avril, très tôt le matin, n’a pas empêché les étudiants de mettre en application leur boycott.

Des sources universitaires témoignent de « l’état de perturbation ayant prévalu au sein de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Dhar Mehraz, tout au long de la semaine dernière». Le taux de participation aux examens a augmenté au deuxième jour, mais toujours est-il que des branches entières comme la sociologie, la philosophie et la psychologie ont connu un taux de boycott allant jusqu’à 100 %.

D’un autre côté, les SMI, le BLIR (Brigade légère d'intervention rapide) et les forces auxiliaires sont accusés par les étudiants ainsi que par un rapport de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) d’avoir recouru à une «violence injustifiée». «D’après les témoignages des étudiants, l’on a ressenti plutôt un esprit de vengeance de la part des SMI et du BLIR, plusieurs photos le démontrent carrément», indique un membre de l’AMDH – section de Fès, avant d’ajouter: «La moindre chose que l’on puisse dire à ce propos est que la violence systématiquement exercée par les forces de l’ordre était exagérée et disproportionnée». Bien évidemment, les responsables sécuritaires à Fès indiquent que «leurs forces sont intervenues pour répondre à l’appel des parents, invitant la sécurité à garantir à leurs enfants de passer les examens dans de bonnes conditions». «Et la voix des parents de ceux et celles désireux de s’inscrire et disposant d’un bac 2009, 2010, 2011 et même 2012, pourquoi ne compte-t-elle pas? Ne sont-ils pas des jeunes Marocains souhaitant bénéficier du droit à l’enseignement supérieur?», s’interroge Rachid, un militant de l’UNEM qui explique aussi que «l’administration n’a pas pu résoudre ces problèmes ni ceux relatifs à la bourse».

Par ailleurs, la famille de l’étudiant Boubkar Haddari, originaire de Zerarda (cercle de Tahla) a déclaré que son fils, victime de l’intervention policière, a subi des opérations chirurgicales aux niveaux du nez, du dos et des deux pieds et que son état «reste toujours grave». Des sources estudiantines soulignent que Boubkar a été victime d’une «violence inouïe au sein de la Faculté des sciences et qu’il a été balancé depuis le toit de la bibliothèque par des éléments du BLIR». Hier matin, l’on a constaté encore que l’université comme les cités universitaires de Fès sont toujours encerclées par les forces de l’ordre.

Publié le : 24/04/2013

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