Le droit de consultation des copies d’examen bafoué à Casablanca

Said, 21 ans, étudiant en 3ème année de droit à l’Université Hassan II, n’en revient pas. Une simple demande de consultation de sa copie d’examen a viré au cauchemar. En effet, son histoire remonte au mois dernier, lorsqu’il a été surpris de découvrir sur la liste des notes affichées qu’on lui a attribué un zéro, une note qu’il a estimée injuste au regard des efforts qu’il a fournis.

En contactant l’administration, on lui a demandé de remplir une demande de réclamation et d’attendre une réponse du professeur chargé de la matière. Les jours passent mais aucune réponse ne lui a été fournie. Les responsables qu’il a contactés se sont contentés de lui répéter que le professeur en question n’a pas encore trouvé sa copie. Un va-et-vient qui va durer près de dix jours alors que la session de rattrapage avançait à grands pas sans qu’il ait été fixé sur son sort. En insistant à voir sa copie, l’administration a fini par le renvoyer vers son professeur qui s’est contenté de lui répondre qu’elle s’est tout simplement volatilisée. Mieux, ce professeur va conseiller à Saïd de passer la session de rattrapage dans l’attente que sa copie réapparaisse. Une situation que notre étudiant a eu du mal à digérer.


Pourtant, il n’est pas le seul à endurer cette souffrance. Nombreux sont ceux qui vivent comme lui le même calvaire et qui sont dans l’incapacité de réagir face à cette injustice. En effet, au Maroc, aucun texte de loi régissant les modalités de consultation des copies d’examen n’existe. En tout cas, c’est ce que laissent penser les secrétaires généraux de plusieurs facultés marocaines contactés par Libération qui ont tous été dans l’incapacité d’infirmer ou de confirmer l’existence d’une telle loi. Même au sein du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, l’ignorance est palpable. Les différents responsables du département de Daoudi se sont contentés de nous renvoyer les uns vers les autres. Un exercice de ping-pong qu’ils maîtrisent parfaitement.

La situation des étudiants marocains est donc loin de ressembler à celle de leurs alter ego français où la consultation des copies d’examen est réglementée par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 qui s'applique sur l’ensemble des établissements d'enseignement public et dans les établissements privés qui participent au service public de l'enseignement supérieur. Ce texte de loi permet aux étudiants français qui n'admettent pas leur notation ou leur résultat d'un examen de contester et de demander une nouvelle délibération du jury. Mieux, ils peuvent même attaquer le résultat de leurs examens devant le tribunal administratif du lieu où se trouve le siège de leur université en adressant un recours pour excès de pouvoir dans les deux mois qui suivent la publication des résultats et sans prendre d’avocat. «On se sent désarmés face à l’administration. Une sensation qu’aiguise l’absence d’organismes estudiantins défendant les véritables droits des étudiants», a confié Saïd.

Source : Libération

Publié le : 05/04/2013

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