La mort d’un étudiant de l’Université de Fès fait sourire le ministre de l’Enseignement

Le ministre de l’Enseignement supérieur n’avait, jusqu’à présent, pas encore réagi à la mort de Mohamed Fizazi, le jeune étudiant décédé, fin janvier, à Fès, des suites d’une violente intervention policière au cours d'une manifestation. Lorsqu’un journaliste tente de lui arracher une première réaction au drame, Lahcen Daoudi sourit.

Qui l’aurait cru ? Un ministre de l’Enseignement qui sourit quand on lui demande des explications sur la mort d’un étudiant universitaire. Dans une vidéo, publiée avant-hier, mercredi 27 février, sur Youtube, Lahcen Daoudi, ministre marocain de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, est interpelé par un journaliste sur l’affaire de Mohamed Fizazi. Le jeune étudiant est décédé fin janvier, à Fès, près d’une semaine après une violente intervention policière à la cité universitaire Fès-Saiss pour mettre fin à rassemblement d'étudiants.

Dès que le nom de Mohamed Fizazi est prononcé par le journaliste, Lahcen Daoudi affiche un large sourire au visage, lève sa main droite puis rétorque, non sans ironie : « Iwa malou ? Nta drouk tatsa9sini 3laa… », avant de perdre carrément ses mots. La demi-phrase prononcée par le ministre signifie littéralement : « Et alors qu’est-ce qu’il a ? Tu me poses la question maintenant sur… ». Bien que le ministre n’ait prononcé que peu mots, et que la vidéo en question ne dure que 13 secondes, sa réaction est perçue comme un manque de respect envers Mohamed Fizazi. Le ministre n’a, pour l'instant, pas réagi à la publication de la vidéo, qui commence déjà à faire le buzz sur les réseaux sociaux.

Mohamed Fizazi, étudiant en 3e année de littérature anglaise à l’Université de Fès, est décédé le 26 février dernier, au Centre hospitalier universitaire de Fès, des suites de ses blessures. Cinq jours avant son décès, il avait participé à un rassemblement ayant pour but de dénoncer « la situation catastrophique de l’université, la pénurie des enseignants », ainsi que « le manque de bourses d’études et de lits dans les chambres de la cité universitaire », expliquait l’Association marocaine des droits humains (AMDH). La manifestation « pacifique » aurait alors été violement dispersée par les forces de l’ordre, faisant des blessés dont Mohamed Fizazi. Il avait 22 ans.

Source : Yabiladi