Le Canada, on y vient surtout pour les études, aiment à répéter les différents préposés au marketing du système éducatif, notamment les membres du Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI).
Claire Poulin, directrice de l’éducation et de la jeunesse au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI), le dit avec plus de subtilité: «Au Canada, nous n’avons pas 1 ministre de l’Education, mais 13».
A raison d’un ministre pour chacune des 10 provinces et 3 territoires qui forment ce deuxième plus grand pays au monde, de par sa superficie, après la Russie.
Le message des équipes «Education au Canada», basées à Ottawa (la capitale fédérale) est on ne peut plus clair: attirer le plus d’étudiants internationaux dans les 95 universités du pays. A juste raison, car la centaine de milliers d’étudiants internationaux inscrits dans les universités et collèges canadiens ont un apport économique considérable. Ils étaient près de 100.000 en 2009 pour une dépense moyenne annuelle de 30.860 dollars par étudiant. C’est plus de 250.000 DH.
A eux seuls, les étudiants venus des pays de la zone Mena représentent 28.280 (statistiques de 2009). Ils ont contribué pour près de 660 millions de dollars, soit plus de 5,35 milliards de DH (voir tableau). La part des Marocains, deuxième communauté la plus importante des pays de la région avec 2.305 étudiants après l’Arabie saoudite (8.745), a atteint près de 71,5 millions de dollars, soit plus de 578,5 millions de DH.
Au-delà donc de l’hospitalité et des facilités d’intégration réelles qu’offre le Canada, il y a un calcul purement économique. Depuis 2008, la promotion du pays comme destination d’études a été reconnue comme priorité du gouvernement fédéral, qui a renforcé les moyens de recrutement d’étudiants internationaux. Cela fait suite à l’étude commandée par le MAECI dont les conclusions font état de l’apport économique des étudiants internationaux.
Selon l’étude, les dépenses de ces étudiants (frais de scolarité, de logement, de restauration, de voyages et dépenses discrétionnaires) ont rapporté 6,5 milliards de dollars à l’économie canadienne en 2008, soit près de 53 milliards de DH. C’était «plus que les exportations de bois conifères (5,1 milliards) et du charbon (6,1 milliards)». Le rapport démontre aussi que les étudiants ont généré plus de 291 millions de dollars de revenus en 2008 et engendré de l’activité économique pour soutenir l’emploi de plus de 83.000 Canadiens.
Pour Jean-Philippe Tachdjian, directeur adjoint et délégué commercial Edu-Canada, «ce rapport est une preuve de plus que les choix d’ouvrir l’éducation canadienne aux étudiants internationaux est doublement avantageux pour ce grand pays, à peine peuplé de 33 millions d’habitants»
Plus que jamais donc, les délégués commerciaux pour la promotion de l’Edu-Canada sont mis à contribution. Jennifer Humphries et George Khoury, respectivement vice-présidente, chargée des bourses et directeur des relations publiques au BCEI, sont déjà à pied d’œuvre. La nouvelle stratégie de conquête sera désormais ciblée géographiquement pour, peut-être, un souci de réduire le gap entre les marchés émetteurs. Les étudiants d’origine asiatique, notamment Chinois, Sud-Coréens et Japonais, constituent encore le gros de l’effectif des étudiants internationaux. A ce titre, le 45e Forum canado-arabe sur l’éducation, qui se tiendra à Ottawa du 20 au 23 novembre prochain, est bienvenu.
Son objectif est clairement affiché: réunir tous les acteurs principaux, en charge des politiques d’éducation dans les pays Mena, pour présenter l’offre d’études canadienne.
Publié le 25/03/2011