Les classes préparatoires ont pour mission de former une élite nationale. Longtemps mises à l’écart, elles bénéficient aujourd’hui de toute l’attention de la tutelle. Ainsi, un budget de 500 millions de DH a été débloqué dans le cadre du plan d’urgence. A titre de comparaison, l’Université Mohammed V-Souissi a reçu 460 millions et l’Université Hassan II- Mohammedia 540 millions.
Le réseau des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) publiques est composé aujourd’hui de 130 classes de 1re année, 92 de 2e année, soit un total de 195 classes réparties dans 24 centres dans les différentes régions du pays. Elles comptent, en 2010/2011, 6.580 élèves contre 2.929 en 2002/2003. A l’époque, il n’y avait encore que 19 centres. Le total des classes est passé de 99 à 195. L’offre s’est élargie d’une part par l’accompagnement de l’initiative 10.000 ingénieurs et par l’intérêt du secteur privé envers les CPGE. En effet, le privé absorbait 240 élèves dans 5 centres en 2002/2003, passant à 3.074 en 2010/2011 dans 40 centres. Le privé aussi a renforcé sa capacité d’accueil: en 2003, il accueillait 7,6% du total des élèves. Il représente aujourd’hui 31,8%.
Actuellement, les centres hébergent 93,3% des élèves. Beaucoup de chantiers sont en cours pour l’extension des internats et la rénovation de ces centres.
Les professeurs enseignants en CPGE sont pour la quasi-totalité des professeurs agrégés à l’exception des matières suivantes: anglais, informatique dont l’agrégation n’est pas préparée au Maroc. L’effectif global des enseignants est de 615 professeurs dont la quasi-majorité enseignent les mathématiques, les sciences physiques et le français.
Depuis 2005, le renouvellement du matériel didactique, en particulier laboratoires et salles d’informatique et, depuis 2006, la réforme des programmes des CPGE pour répondre aux besoins des grandes écoles avec la création de groupes de travail disciplinaires, font avancer les choses: renforcement de la formation expérimentale et l’enseignement de l’informatique. Youssef Al Azhari, directeur du département des classes préparatoires, indique que le ministère de l’Education nationale (MEN) a procédé au recrutement de 34 préparateurs de laboratoire et 45 professeurs d’informatique en 2009 et 8 en 2010. Actuellement, l’équipe travaille sur la mise à niveau des bibliothèques des CPGE. Un centre de documentation et d’information classes prépas (CDI-CPGE) devrait voir le jour cette année.
Pour assurer le contrôle et le suivi pédagogique des enseignants des CPGE, le MEN a procédé à la nomination de chargés d’inspection dans différentes disciplines (mathématiques, sciences physiques, sciences industrielles, français, économie et gestion, culture arabe et traduction). Ces derniers assurent des missions d’évaluation et d’expertise dans les centres ainsi que dans les établissements privés autorisés par le ministère de tutelle et abritant les CPGE. Ce qui permet au ministère d’avoir à sa disposition un staff capable d’intervenir à tout moment pour apporter conseils et propositions tenant compte de la réalité des problèmes posés sur le terrain. Et dans le cadre de l’amélioration des conditions d’accueil, des mesures d’opérationnalisation de cette composante ont été prévues: la revalorisation des bourses servies, la maintenance préventive des centres CPGE, les prestations de nettoyage, de gardiennage et de jardinage, l’encadrement des activités pédagogiques afférentes aux CPGE. Le budget réservé à la restauration est passé de 16 à 40 DH par jour par élève (34 DH bourse du MEN et 6 DH contribution de l’élève).
Les crédits mis à la disposition des établissements, à partir de janvier 2009, permettront de mener annuellement des travaux de maintenance préventive, sans attendre le délabrement des locaux. Le budget alloué aux prestations de nettoyage, de gardiennage et de jardinage a permis de sous-traiter tous ces services à raison d’un agent de nettoyage par classe et de six agents de gardiennage (3 pendant la journée et 3 le soir). Enfin, un montant de 10 millions de DH, alloué annuellement, est destiné à renforcer les activités pédagogiques au niveau des centres CPGE et devront être consommés par voie de régie pour éviter les retards de paiement des heures supplémentaires assurées par les professeurs agrégés. Cette action a débuté en 2009 pour certains centres. Ce qui aura, peut-être, pour effet une plus grande mobilisation des professeurs dont certains sont plus absorbés par les piges au privé.
Publié le 23/02/2011
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