L’université Mohammed V veut améliorer son attractivité

Le nouveau président de l’Université Mohammed V-Souissi, Radouane Mrabet, dévoile les grands axes de sa stratégie. Cela a été à l’occasion de la tenue, dernièrement, du Conseil d’administration de cet établissement.

«Le projet de développement que nous proposons est une continuité et une consolidation des acquis dans le cadre du programme d’urgence», précise d’emblée le nouveau président. La stratégie proposée par ce dernier s’articule autour de plusieurs orientations. La plus urgente est d’améliorer l’attractivité de la formation universitaire et mettre fin à l’échec des étudiants. «Ce phénomène est enregistré particulièrement dans la première année avec un taux d’échec qui peut atteindre 35%», signale Mrabet. Ce problème touche en grande partie les étudiants inscrits dans les établissements à accès ouverts comme c’est le cas pour les deux facultés de Droit de l’université de Souissi.

Pour remédier à cette situation, la présidence veut renforcer le dispositif d’orientation déjà mis en place. Avec, comme objectif, de garantir à chaque étudiant de rejoindre la filière dans laquelle il a des chances de réussir et, après, de décrocher un emploi. Cette approche devrait être accompagnée par un travail de redéfinition de vocation des filières à accès ouvert et le développement d’une offre de formation technique. «Pour les étudiants inscrits dans les établissements à accès régulé, nous travaillons pour les aider à rehausser davantage la qualité de leur offre de formation», indique le président de l’université. Cette recherche de l’excellence sera focalisée notamment dans les domaines de l’ingénierie, des sciences de la santé et des sciences économiques et sociales. Sur ce volet, il faut signaler que parmi les établissements de l’université de Souissi, on trouve la première Faculté de médecine et de pharmacie au Maroc, une faculté dentaire et l’Ecole nationale supérieur d’informatique et d’analyses des systèmes (Ensias). La promotion de la recherche scientifique figure également parmi les préoccupations de l’équipe de Mrabet. Cette stratégie de développement de l’offre de formation universitaire nécessite la mobilisation de ressources financières pour permettre de poursuivre l’amélioration et le renforcement des structures d’accueil.

«Dans le cadre du programme d’urgence, un effort considérable et sans précédent, a été consenti par l’Etat pour aider l’université à se mettre à niveau et se développer», rappelle le président de l’université Souissi. Pour les 4 années (2009 à 2012), le budget alloué s’élève à 636 millions de DH dont plus de la moitié, soit 351 millions de DH, sont consacrés au volet investissement. Pour l’année 2011, on prévoie une enveloppe de 171 millions de DH dont 101 millions de DH pour l’investissement. Ce budget va permettre la réalisation de plusieurs projets. Il s’agit notamment de la construction de 26 salles de cours et de 3 amphis dans les différents établissements de l’université. Au menu également l’extension des capacités des cités universitaires. Ainsi, pour la cité de l’Ensias, le nombre de lits va doubler pour atteindre 800. Sans oublier la construction d’un centre de recherche au sein de la Faculté de médecine et dentaire. Face à ces efforts sur le plan des infrastructures, le problème des ressources humaines reste posé avec acuité. «L’effectif des étudiants de l’ensemble des universités du pays, qui est actuellement de près de 400.000 étudiants, va doubler durant les dix prochaines années», rappelle Mrabet. Ce qui pousse ce dernier à tirer le signale d’alarme en invitant les responsables à réfléchir sérieusement sur la question de la relève dans le cadre d’un éventuel contrat après la fin du plan d’urgence en 2012.

Ingénieur de formation et Docteur en systèmes d’informatique et réseaux, le nouveau président table beaucoup sur les technologies de l’information pour développer la gestion et la qualité des prestations de son établissement. Cela, par la construction progressive d’un système global d’information intégrant tous les métiers de l’université.

Publoé le 07/02/2011