Etudes supérieures: La Chine fait les yeux doux aux étudiants

La Chine fait les yeux doux à l’Université Mohammed V-Agdal (UM5A-Rabat). Et il semble que celle-ci n’y résiste pas. Le week-end dernier, la faculté des Lettres et des sciences humaines a donc prêté ses locaux volontiers au premier salon du genre : « Expo de l’enseignement supérieur de Shanghai 2010 ». « C’est une offensive que lancent les autorités chinoises pour faire connaître leurs universités auprès des étudiants marocains », annonce, réjoui, le président de l’UM5-A, Pr. Hafid Boutaleb Joutei.

Une importante délégation d’une cinquantaine de membres est venue tout droit de Shanghai pour présenter les universités de la grande mégapole. Les représentants d’une vingtaine d’établissements ont fait le déplacement en quête d’étudiants marocains. « A Shanghai, il y a trois types d’universités. Celles dites nationales financées par l’Etat sont au top du niveau mondial. Les deux autres, universités de villes et universités locales, sont financées respectivement par les villes et les préfectures et sont de bonne qualité », explique le Pr. Boutaleb satisfait aujourd’hui de l’excellent résultat de la coopération avec la Chine. « Car, ce salon n’est pas né d’un hasard, mais d’une relation bilatérale qui se renforce au fil de son existence.

Souvenez-vous, il y a deux ans, l’UM5-A avait ouvert ses portes à l’Institut Confucius qui, depuis, assure des cours de langue chinoise à la faculté des Lettres. Ils étaient 50 inscrits, au tout début. Ils sont 200 actuellement à apprendre le chinois. Et ces apprenants ne se composent pas uniquement d’étudiants, mais de cadres, de médecins et d’avocats, entre autres», souligne le président de l’Université.

Le succès qu’a connu l’Institut Confucius a ouvert le chemin vers de nouvelles perspectives. « Lorsque le quartier général de cet institut m’a invité au mois d’octobre à l’Exposition universelle de Shanghai, j’ai profité de l’occasion pour rencontrer le maire de la ville et les présidents de plusieurs universités. C’est ainsi qu’est née cette idée d’organiser le Salon », confie le Pr. Boutaleb.

Les Universités de Shanghai ne comptent qu’une poignée d’étudiants marocains (une dizaine). Avec des frais d’étude moins exorbitants qu’aux Etats-Unis (5.000 dollars en moyenne), l’enseignement supérieur à Shanghai offre de nouvelles perspectives d’avenir. « Ces universités veulent drainer un maximum d’étudiants. L’attractivité dans ce secteur est essentielle, puisque le classement mondial se fait sur la base du nombre d’étudiants étrangers », affirme le président de l’UM5-A.

Pour ce dernier, la Chine accorde, dans ce sens, un réel intérêt aux étudiants marocains mais également à ceux de l’ensemble du Maghreb où la population jeune est en augmentation. Des salons de l’enseignement supérieur étranger risquent tout logiquement de se multiplier. « Le Canada, la Chine et peut-être bientôt l’Australie, la compétitivité des universités se joue dès à présent et le Maroc n’a d’autre choix que de s’y inscrire. Sinon, l’on devra s’attendre à ce que l’écart entre classe favorisée et défavorisée se creuse encore plus », estime le Pr. Boutaleb.

Aux yeux de ce dernier, il est ainsi primordial que le Maroc bâtisse des pôles d’excellence universitaire dans chaque région. « Celui de Rabat commence à acquérir sa visibilité internationale. Il faudrait qu’on ait deux ou trois autres, notamment à Casablanca, au Nord et au Sud », espère le président de L’UM5-A qui cède son siège, mercredi prochain, à son successeur Wail Benjelloun.

Pour cela, les sources sont intarissables, puisqu’elles sont partout dans le monde entier. Avec la Chine, l’UM5-A s’est tournée vers une mine de savoirs. Une convention a été signée, à l’occasion de ce salon, avec l’Université Donghua de Shanghai, prélude à deux autres qui suivront bientôt avec l’Université internationale de Shanghai et celle des sciences économiques et de gestion. L’UM5-A poursuit son aventure chinoise…

Publié le 22/12/2010